Jacques au Château de Poncé

Non seulement Jacques est un ami de longue date, mais en plus il est un modèle parfait. Il pose depuis plus de quinze ans pour moi. Il s’est toujours rendu disponible quand j’avais besoin de lui pour continuer mon travail sur son visage. Cet été, j’avais décidé de montrer pour la première fois une «constellation éphémère pour un visage ». L’idée m’est venu de faire venir mon ami pour le montage de ses portraits dans la dernière salle de l’exposition, de le faire poser à nouveau ( devant une centaines de portraits réalisés ces dernières années que j’avais déjà montés ) et d’intégrer si possible, ces esquisses, de les superposer aux plus anciens. Le jour J, Jacques était là, fidèle au poste, impassible dans ses poses, patient et impénétrable comme un bonze. Cela lui donne un air sérieux et triste. C’est étrange, il est tellement plus joyeux le reste du temps…

Nous avons travaillé deux jours ensemble, des séances longues et tendues. De temps à autre Jacques me demandait «  comme ça, ça te vas ? », « oui, un peu plus à gauche…stop ! Ne bouge plus ! »,… « on fait une pause ? », « non, ça va encore ». J’ai dessiné sur de grandes feuilles transparentes, avec de l’encre, sur des petits bout de carton avec des craies grasses, dans un carnet à la mine de plomb…et je crois que j’ai avancé un peu.

 

PS. : Les portraits de Jacques Grand s’inscrivent dans un projet plus vaste que j’ai appelé « TON VISAGE A L’INFINI ». Cycle de recherche qui tente d’explorer les possibilités de dire l’autre, à l’ère numérique, avec des moyens volontairement « primitifs » : de la peinture et du dessin.