RÉSISTER
RÉSISTER
Chaque jour une nouvelle déclaration comme une claque à laquelle on ne s’attendait pas. Chaque jour un autre décret plus délirant que le précédent. Les journalistes n’arrivent plus à suivre ce flot de vomi verbal. Comment supporter l’obscénité de cette bouche surmonté d’un toupet, le tout perché sur une cravate rouge…et que dire du salut nazi volontaire ou inconscient du nouveau meilleur ami du président voyou…tant d’autres figures repoussoirs en quelques semaines seulement.
Nous sommes les spectateurs d’un film grotesque qui vire au film d’horreur et ce n’est que le début !
J’ai l’impression d’être là comme un imbécile à écouter tous les matin les infos et me demander ensuite ce que je fabrique dans ce monde qui bascule dans l’ère techno-fasciste ( je ne sais comment la nommer autrement ). « Nous », je veux dire les couillons de l’histoire, comme des petits lapins pris dans les phares d’un gros 4X4. Sidération est le mot qui me vient à l’esprit. Je m’oblige à lutter contre ce sentiment parce qu’il paralyse et c’est précisément ce qu’ils veulent provoquer. J’espère de tout cœur que l’UE aura le réflexe vital de serrer les rangs et de faire réellement front face à la « politique » de Trump, face à la volonté impérialiste de Poutine et à celle, plus feutrée, de la Chine pour ne nommer que les principales menaces actuelles.
Il est de plus en plus clair que c’est la démocratie elle-même comme modèle de société qui est visé, qui est réellement en danger…partout !
Vu de ma petite fenêtre, vu de ce charmant village français où j’habite ( avec une majorité confortable pour l’extrême droite…) il est difficile d’entrevoir à court terme une sortie de ce cauchemar et de ne pas désespérer de la brutalité de ce « nouvel ordre mondial » qui n’est que l’ancien en pire.
Pourtant, comme beaucoup d’entre nous, je continue jour après jour, de faire ce que je fais de mieux : peindre et dessiner. Etrange simultanéité entre la petite et la grande histoire.
Depuis quelques mois je dessine essentiellement des cailloux. Oui, de simples cailloux, je suis tout à fait sérieux, des cailloux comme il y en a des milliers. Ces silex trouvés au pied des falaises qui s’écroulent sont devenu mes frères de solitude. RÉSISTER, disent-ils tout bas. Les pierres savent de quoi ils parlent.
Je vous souhaite la plus belle journée possible, à vous, compagnons de routes et de déroutes.